Soeurs Emmanuelle
Au programme de ce soir, un documentaire.
La présentatrice, bourrue et agressive, membre de la ligue des sans fards et sans rouge à lèvres, a invité une jeune cinéaste un peu nunuche qui présente son film, axé sur les femmes qui ont marqué sa vie.
Après les inévitables coups de griffes vers les médias qui ne relaient jamais la bonne info au bon moment et la Communauté Française très avare de subsides (enfin, ça dépend pour qui), la séance peut commencer.
Simone Veil, Amanda Lear, Sandra Kim, Catherine Deneuve, l’esprit de Françoise Dolto ou encore Sœur Emmanuelle se succèdent ainsi sous les traits de Laurence Bibot.
Célébrités médiatisées, chacune d’elles est ou a été une icône.
Modèle pour les uns et objet de quolibets de la part des autres, toutes ont marqué (peu ou prou) leur époque.

Sœurs Emmanuelle est un cortège d’évocations tendres, souriantes ou ironiques et montre une fois de plus le talent de la comédienne pour se glisser avec aisance d’un personnage à l’autre.
Avec ce panel de personnalités, Laurence Bibot et Nathalie Uffner  confrontent leur vision avec celle du public.
Si ce choix uniquement féminin risque d’écarter d’emblée une partie de l’assistance masculine, s’y ajoute le fait que tous perçoivent très différemment ces grandes dames.
Le rire vient souvent de ce qui nous est familier, de ce qui nous est facilement identifiable.
Ainsi, dans son one woman show précédentCapitaine Chantal, il était très facile de s’imprégner des relations mère-fille, d’en apprécier le sel et l’ironie.
En optant pour une caricature de personnalités, Laurence Bibot et Nathalie Uffner se sont lancées dans un exercice ardu.
Pour maintenir une certaine dose d’humour, elles se sont tournées vers une mise en situation fictive ou sur un entourage fantaisiste tels un couvent très … moderne, une école de maintien ou une radio geek.
Pas mal d’ébauches sont intéressantes et prometteuses, on en espère, en vain, une exploration plus approfondie. Le spectacle laisse une petite impression d’inabouti. 

Plaisant,Sœurs Emmanuelle amuse, mais ne parvient pas à séduire totalement.

Spectacle vu le 05-03-2011
Lieu : Théâtre de la Toison d'Or
Une critique signée Muriel Hublet

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