Nothing Rien Niks Nada
Hier, j’ai vu Nothing-Rien-Niks-Nada.
Tu as vu quoi ?
Nothing-Rien-Niks-Nada !
Mais c’est quoi ?
Le dernier spectacle du Panach’Club.
Et l’histoire ?
Euh !
Mais il y a un décor ?
Non, juste des chaises !
Et les dialogues ?
Nada !
Quoi pas de dialogues ?
Non, les comédiens ne parlent pas.
Tu vois qu’il y a quelque chose dans Nothing-Rien-Niks-Nada !
Oui en effet, neuf acteurs.
Bon, donc ils disent quelque chose ?
Non, rien !
M’enfin, c’est du délire cette pièce ou quoi ?
Oui, du délire, tu as raison.
Le Panach’Club, dans une mise en scène d’Eric de Staercke, nous propose, pour presque rien, l’exploration du rien.
Non, je n’exagère pas.
Les comédiens ne font rien, ils attendent.
Pas les convoyeurs comme Poelvoorde, mais bien leur tour dans une salle d’attente.
Ils ne font donc rien … ils attendent.
Qu’ils soient chez le médecin ou à l’Orbem, peu importe. Le plaisir vient de cette galerie de personnages stéréotypés obligés de se côtoyer tout en tentant d’être le premier.
C’est en extrapolant sur ce rien, en créant, au-delà de satire sociale, une critique de notre formatage, de nos rivalités et de notre difficulté à collaborer voire à être solidaire, que le Panach’Club nous propose un spectacle purement visuel burlesque et décoiffant.
Derrière les gags de circonstances soigneusement provoqués se cache un travail minutieux, une technique corporelle et gestuelle qui aura dû être affinée pendant de longues répétitions pour arriver à une telle précision et dynamique.
Entre Keaton et les Marx Brothers, le Panach’Club nous offre un humour frais et décapant.
Rien c’est souvent n’importe quoi, une broutille.
Avec le Panach’Club cela devient un grand spectacle faussement naïf, délicieusement maladroit, finement observé et follement drôle.
Spectacle vu le 12-03-2011
Lieu :
Atelier 210
Une critique signée
Muriel Hublet
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