Alessandro et Maria
Alessandro (Angelo Bison) et Maria (Lorette Goosse) se retrouvent deux ans après leur séparation.
Où en sont-ils ?
S’aiment-ils encore ?
Pourquoi se sont-ils séparés ?
Que reste-t-il de leurs étreintes passionnées, de leur amour fou?
Entre tendre complicité et rancune tenace, dans les braises d’une passion entretenue par la haine, les reproches, la jalousie et l’amertume du rejet, ils s’affrontent à nouveau.
Si on ne connaissait l’origine italienne des auteurs (Giorgio Gaber et Sandro Luporini) et du metteur en scène (Pietro Pizzuti), le spectacle pourrait faire penser à l’Espagne.
Sa présentation bifrontale nous assied dans une arène.
Les deux protagonistes, tour à tour toréro et taureau, exécutent de furieuses passes de véroniques, s’évitent habilement, se chargent furieusement, cherchent à tout prix à planter l’estoc au point le pus douloureux, la poussière vole, le sang gicle, le combat est féroce.
Moins cruellement, peut-être, assiste-t-on à un ballet flamenco avec ses gestes de séduction, ses lents entrelacements et ses abandons fougueux et ses claquements endiablés de talons ?
Corrida et flamenco ont une chose en commun : leurs codes sont souvent hermétiques au touriste étranger qui n’en discerne, à de rares exceptions près, que la surface, et n’arrive jamais à en percer les règles et en apprécier toutes les facettes.
Alessandro et Maria laisse un peu la même impression irréelle.
On reste séduit par certaines phases ou certaines phrases, mais on s’égare dans un discours volubile dont on perçoit mal le fil ténu entre reproche et exagération, vérité et désir frustré.
Spectacle vu le 05-08-2011
Lieu :
Festival Royal de Spa (Salon Gris)
Une critique signée
Muriel Hublet
Imprimer cette page
Enregistrer cette page sous format PDF