Pour réussir un tel tour de force, le tout nouveau directeur du Théâtre royal du Parc s’est très bien entouré.
Thierry Janssen signe l’adaptation du texte.
Il y distille toute une série d’anachronismes cocasses, d’apartés avec le public ou de discussions avec les accessoiristes.
Si l’on peut, après coup, se demander l’utilité d’ajouter des références à Titanic ou à Nokia, force est de reconnaître que l’écriture est vive, dynamique et fluide.
Ronald Beurms a concocté une scénographie splendide, audacieuse et inventive.
Son décor n’est qu’ingéniosité et mouvements.
Le décrire ou vous en révéler les secrets serait vous priver d’une partie de vote plaisir de spectateur.
Pour jouer cette multitude de personnages, neuf comédiens seulement.
Alain Leempoel est le flegme anglais par excellence et offre à Philéas Fogg tout le délicieusement compassé de l’élégant gentleman.
Jasmina Douieb, que l’on a souvent croisée dans des rôles sérieux, surprend et séduit en princesse Aouda, pimentée d’un petit rien clownesque très second degré.
L’inspecteur Fix de Stéphane Fenocchi rend merveilleusement bien toute la maladresse pataude et bourrue d’un homme aveuglé par ses principes.
Dans ce quatuor de base, il est impossible de résister au Passepartout d’Othmane Moumen.
Jules Verne lui fait vivre maintes mésaventures, le comédien les transcende littéralement, leur donne vie dans un numéro d’acteur bluffant de bout en bout.
Pierre Poucet, Gérald Wauthia et Xavier Percy se glissent dans plus d’une trentaine d’autres personnages allant de l’agent de voyage belge à l’irascible Colonel Proctor, en passant le charmeur de serpent ou le consul chasseur de moustiques.