Aura popularis
Je crise, tu crises, il crise, …
C’est la crise !
Journaux, radios, magasines, partout elle s’étale, se vautre, se complait à nous plomber le moral.
Et voilà que Dominique Breda, auteur belge bien connu, veut en plus, nous la servir au théâtre ?
Menu copieusement indigeste en perspective ou … cocktail pétillant ?
Tous les ingrédients sont réunis.
Des subprimes au chômage, des délocalisations à la crise de la dette, du rôle de la presse à celui de l’Europe, de la démocratie aux syndicats, du travail à la chaîne à la liberté d’expression, et bien plus encore, Dominique Breda par petites touches, par petites griffes incisives et à grands et virulents coups de scalpels les dézingue généreusement et sans modération.
Sur scène, treize jeunes comédiens (Compagnie Arbatache) sous la houlette d’Emmanuel Dekoninck, côté théâtre, et Bérengère Bodin, pour les chorégraphies, nous offrent un travail énergique, complice et précis.
D’une mêlée de rugby style ‘je dois émerger pour survivre’ à la mort de la Grèce dans l’univers européen, d’une explication de la crise pour les nuls, version slam, au désarroi de voleurs qui ne trouvent plus que des maisons vides, d’une séance de désintoxication à l’information modèle Alcooliques Anonymes au pouvoir de l’argent, tout y est passé à la moulinette caustique et s’enchaîne sans temps morts dans une série de saynètes rythmées et inventives.
Certaines, naturellement, nous interpellent plus que d’autres, mais toutes sont pleines d’un humour piquant, pertinemment et audacieusement rafraîchissant, décalé et plein de dérision.
Une délicieuse manière de découvrir la crise autrement… par le petit bout de la lorgnette.
Spectacle vu le 09-03-2013
Lieu :
Centre Culturel des Riches-Claires
Une critique signée
Muriel Hublet
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