Les Amazones
Les Amazones, en référence au peuple de guerrières réputées pour le rejet des hommes de leur société matriarcale, est une pièce de Jean-Marie Chevret, régulièrement jouée (elle sera reprise les 13 et 14 décembre 2013 par les Associés, au Trocadéro), mettant en scène trois « quadras » aux prises avec la solitude amoureuse.
Un thème plus que d’actualité au vu du succès des sites de rencontres et autres, traité avec finesse et humour.
La cohabitation-sauvetage des trois amies d’enfance sera sérieusement ébranlée par l’arrivée de Guillaume, le fils d’une vieille copine, sous le regard goguenard de Loïc, le voisin du dessus, homo et fier de l’être.
Un décor moderne, mêlant le gris, le noir, le rouge et le blanc aux figures géométriques, assez froid et masculin au résultat (on aurait préféré un intérieur plus cosy, plus féminin).
Des quadras typées : une Martine (trop) larmoyante, une Micky dure (dans la voix franchouillarde et les mimiques) et une Annie chatoyante et (trop) gamine, entre lesquelles manque un certain rythme, par moments (mais c’était la première).
Le contrat est néanmoins rempli.
Par contre, la vedette — assez étonnamment vu le script — est incontestablement Loïc, qui vaut le déplacement à lui seul.
Juste, jamais excessif, sensible, prenant bien sa place au milieu de cette jungle de femelles, dosant remarquablement l’effet de ses traits d’humour (souvent noirs), il porte son personnage au centre de l’attention sans tirer la couverture à lui. Avec Guillaume, il réussit à nous faire entrer dans une belle histoire (une vraie celle-là, pas comme celles que se jouent les Amazones tous les soirs devant leur télé) à laquelle on a vraiment envie de croire.
À l’heure où les Français se chamaillent dans la rue, quel pied de nez !
Un mot sur Guillaume, beau garçon, belle voix, plein d’atouts et dont le stress ne peut que disparaître au fil des représentations pour nous donner la pleine réalisation de son talent.
Une soirée agréable, à voir pour ceux qui ne connaissent pas, mais qui aurait peut-être dû changer de titre, à savoir : « Les Amazons »…
Spectacle vu le 24-05-2013
Lieu :
Théâtre Proscénium
Une critique signée
Carine Vrayenne
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