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La pièce à deux personnages
La pièce à deux personnages   Une scène.
Un frère et une sœur.
Un texte.
Où est l’avant ? Où est l’après ?
Superbe mise en abyme, La pièce à deux personnages nous maintient sans cesse en équilibre.
Vie réelle ? Théâtre ? Jeu influencé ?
Tout se mélange dans une telle intimité qu’il est pratiquement impossible de faire la part des choses.
Ou tout du moins qu’elle permet à chacun de se faire sa propre fin, sa propre perception.

Clare (Mathilde Lefèvre) et Felice (Simon Duprez) sont comédiens.
Ils parcourent le pays pour une tournée miteuse.
Le reste de la troupe vient de les abandonner lassés de ne pas être payés.
Seuls, sur un plateau glacial, le ton monte entre les frangins.
Felice, également auteur de la pièce, veut jouer à tout prix.
Clare est nettement plus réticente.
Après une engueulade-règlement de compte-sortie de vérités, comme on sait si bien le faire quand on s’adore, la décision est prise…
The show must go on !
Mais Clare a le droit de faire des coupes pour alléger le texte.

Sur un espace quasi vide, un sol fait de poussière rouge, à l’ombre d’un immense tournesol noir, devant un trou préfigurant tous nos gouffres (des dangereux, à éviter, à ceux où on précipite ce qui nous perturbe en espérant qu’ils n’en remontent jamais), ils vont nous interpréter un frère et une sœur, cloitrés, claquemurés, reclus dans leur maison-refuge suite à la mort particulièrement tragique de leurs parents.
Ils devraient trouver la force d’affronter l’extérieur, le regard des autres, le monde.
Folie ? Paranoïa ? Terreur poussée à l’extrême ?
Impossible quelques minutes après les trois coups de ne pas faire d’amalgames.
Où sont la réalité, l’autobiographie, le jeu, la mise en scène ?La pièce à deux personnages
Maintenir le doute, l’hésitation de bout en bout voilà une bien belle réussite.
La mise en scène de Sarah Siré (dans une scénographie de Frédérique de Montblanc) crée une ambiance, une angoisse, nous tient en haleine, surprend, subjugue et passionne pendant près d’une heure quarante, aidée en cela par la prestation magistrale de Mathilde Lefèvre et Simon Duprez.

Spectacle vu le 21-11-2013
Lieu : Comédie Centrale

Une critique signée Muriel Hublet

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