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Albert, douze heures de grâce
Albert, douze heures de grâce L’Empereur Guillaume II veut traverser la Belgique pour envahir la France, passant outre notre statut de neutralité.
Tel est le terrible choix que doit prendre Albert Ier.
Céder ou se battre ?
Douze heures pour décider du destin de son pays.

Nous sommes dans la nuit de 2 au 3 août 1914, spectateurs de ce cruel dilemme.
Entouré de son épouse Élisabeth (Stéphanie Moriau), de son secrétaire, Jules Ingenbleek (Laurent Renard), de son conseiller militaire, le capitaine Émile Galet (Xavier Percy) et de sa fidèle domestique Léonie, le Roi (Benoît Strulus) est devant un dilemme cornélien.

À la fois historique et pédagogique, cette évocation théâtrale permet de découvrir un homme discret, presque timide, progressiste et soucieux du bien-être de son peuple.
Elle prélude les mutations, perturbations et autres bouleversements que va connaître la Belgique et qui pour certains la secouent encore : la guerre scolaire entre enseignement religieux et laïc, le schisme linguistique, l’évolution scientifique et industrielle, la réforme du service militaire…

Jean-Pierre Gallet (historien et journaliste) et Léonil Mc Cormick (comédien et metteur en scène) se sont plongés dans l’Histoire avec un grand H pour nous offrir une œuvre toute à la fois didactique et attachante.
S’il est intéressant (mais pas forcément nécessaire) de lire le programme pour mieux percevoir la complexité du volet historique, les auteurs ont eu l’intelligence d'y inclure des zones d’humour notamment dans les interventions de Léonie (savoureuse Viviane Collet).

Albert, douze heures de grâce Benoît Strulus excelle à interpréter les hésitations d’un humaniste que rien n’a préparé à la charge royale.
Stéphanie Moriau sereine, souriante nous rend parfaitement le personnage que nous avons gardé en mémoire : une amoureuse des arts et tout particulièrement de la musique avec la Fondation Musicale, le Concours Musical et la Chapelle Musicale tous créés sous le patronage de la Reine Élisabeth.

À l’heure où notre pays vit tant de remous, se replonger dans son histoire est peut-être une nécessité et s’il ne fallait retenir qu’une phrase de ce spectacle, que ce soit la dernière du discours de notre Roi Chevalier :
Un pays qui se défend s’impose au respect de tous. Ce pays ne périt pas.

En espérant qu’elle reste prémonitoire

Spectacle vu le 18-01-2015
Lieu : Comédie Claude Volter

Une critique signée Muriel Hublet

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