Une heure et demie de retard Les vieux mariés On vient de marier le dernier Tous nos enfants sont désormais heureux sans nous Ce soir il me vient une idée Si l'on pensait un peu à nous Un peu à nous On s'est toujours beaucoup aimés Mais sans un jour pour vraiment s'occuper de nous
Le dernier de ses trois enfants s'est envolé du nid familial.
L’aîné vient de la faire grand-mère.
Laurence a le blues.
Elle qui, toute sa vie, s’est consacrée à son foyer se retrouve comme vide.
Ce bilan amer d’un avenir sans but, elle a besoin de l’exprimer, d’en discuter, là tout de suite, maintenant.
Mais, dans quelques minutes, le couple doit dîner chez un collègue de Pierre.
Agacé, nerveux, impatient, l’avocat fiscaliste va tout essayer pour convaincre son épouse de l’accompagner à cette invitation prévue de longue date.
Rien n’y fait, Laurence est intraitable.
Elle veut parler, s’épancher.
La joute oratoire commence.
Elle évoque son malaise, sa peur du futur.
Elle oblige Pierre à prendre conscience de sa retraite toute proche.
Il tente de tout rationaliser.
Tendre et pleine d’humour, peinture fine et sensible du couple, avec ses silences, ses non-dits, ses griefs et ses aveux, Une heure et demie de retard nous renvoie comme un miroir nos propres questionnements.
On a toujours bien travaillé On a souvent eu peur de n'pas y arriver Maintenant qu'on est tous les deux Si l'on pensait à être heureux A être heureux
Comment faire résister son mariage à l’usure du temps ?
Mère au foyer ou femme active ?
Rester fidèle ?
Comment maintenir vivace sa sexualité ?
Ces thèmes et quelques autres sont abordés avec beaucoup d’intelligence par les auteurs Gérald Sibleyras et Jean Dell.
Dans une mise en scène efficace de Jean-Paul Andret, Leonil Mc Cormick et Delphine Charlier incarnent avec une générosité complice Pierre et Laurence en pleine crise.
Nous revivrons nos jours heureux Et jusqu'au bout moi je ne verrai plus que toi Le temps qui nous a rendus vieux N'a pas changé mon cœur pour ça Mon cœur pour ça
Extraits de Les Vieux Mariés (1973)
Paroles Michel Sardou et Pierre Delanoë
Spectacle vu le 06-03-2015 Lieu :
La Valette Une critique signée
Muriel Hublet