T’Serclaes de Tilly
Jean t'Serclaes, comte de Tilly, ce nom ne dit probablement rien à la plupart d’entre nous.
Certains, principalement les Bruxellois, feront peut-être l’association avec le gisant porte-bonheur qui se trouve sur l’un des angles de la Grand-Place. Mais il s’agit là d’Everard t'Serclaes, un des ses ancêtres, célèbre pour avoir libéré la ville et en avoir été bourgmestre à maintes reprises.
Jean t'Serclaes, le ‘général Tilly’, a marqué l’Histoire pour ses combats à la tête des armées de la Ligue catholique et du Saint-Empire romain germanique pendant la première partie de la guerre de Trente Ans.
Après ce petit préambule historique, recentrons-nous sur le texte de William Cliff, mis en scène par Dolorès Oscari.
Entre long poème et épopée, nous plongeons dans les souvenirs de Tilly.
Il revoit sa vie, son passé, ses croyances, mais aussi les traces qu’il a laissées derrière lui.
De la ‘folie sanguinaire de l’humaine espèce’ à la recherche d’un pardon pour le sang versé, son âme torturée se souvient.
De l’illusion de puissance qu’on lui accorde à son incompréhension des autres hommes, de son ascétisme au respect des ses ennemis vaincus, il égrène sa vie et son ‘après-vie’ comme un chapelet de douloureuses pensées.
Sur le plateau, la scénographie du peintre Dominiq Fournal, les musiques de Michel Rorive et les lumières de Christian Halkin créent une atmosphère presque mystique que Julien Roy et Hugo Messina emplissent pleinement par leur présence et leur jeu.
Dolorès Oscari a choisi de donner la parole à deux interprètes.
L’un est la jeunesse et la fougue (Hugo Messina), l’autre la maturité, l’humanité et la profondeur (impressionnant Julien Roy).
t’Serclaes de Tilly se révèle un poème sombre et puissant, servi par un formidable duo de comédiens, dans une mise en scène qui épouse parfaitement ce texte profondément humain, derrière l’œuvre guerrière.
Spectacle vu le 20-09-2014
Lieu :
Poème 2
Une critique signée
Muriel Hublet
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