L'invité
Cruellement drôle !
Au chômage depuis trois ans, Gérard (Bruno Georis) voit enfin la chance lui sourire : un poste de responsable en Indonésie !
Il est parmi les heureux candidats élus, tous ses entretiens de recrutement se sont bien déroulés.
Il ne reste que l’Intégrateur de compétences (Freddy Sicx) à convaincre.
Cela doit se faire lors d’un dîner.
En soit rien qu’une formalité, mais le futur employé a pris l’initiative de l’inviter chez lui.
Entre sa femme (Stéphanie Moriau) à peine capable de faire cuire un œuf et un encombrant voisin qui va s’autopromouvoir coach en communication (Michel de Warzee), ce qui semblait si simple va devenir très compliqué pour le plus grand plaisir de nos zygomatiques.
En moins d’une journée, toute leur petite vie va être chamboulée : changement de décoration, nouveau choix de musiques, cours sur l’Indonésie, composition d’un menu alambiqué, tout y passe pour leur pire et nos rires.
Derrière le pathétique d’un homme prêt à tout pour retrouver une place dans la vie active se dessine tout l’impitoyable du recrutement moderne et de la (maigre) considération apportée aux travailleurs.
Derrière la satire vitriolée de notre société de consommation où l’humain n’est plus désormais qu’un kleenex, le texte de David Pharao est une comédie piquante et hilarante.
Dans un décor de Noémie Breeus, la mise en scène dynamique d’Alexis Goslain fait merveille, créant en permanence une sorte de décalage, un cauchemar éveillé pour les protagonistes.
Bruno Georis excelle en chômeur paumé, entraîné bien malgré lui dans une série de rebondissements qu’il peine à maîtriser.
Des fuites d’eau à son petit train à démonter en passant par l’apprentissage de la géographie asiatique, il gère à qui mieux mieux et avec un indéniable talent comique une situation en perpétuel dérapage.
Stéphanie Moriau insuffle à son rôle de l’épouse nunuche voire un peu cruche une criante vérité.
Brillant en encombrant voisin, pataud de bonne volonté, Michel de Warzee se révèle tout aussi touchant dans sa sombre réalité de désabusé solitaire.
Freddy Sickx, la cause (bien involontaire ?) de tout ce remue-ménage jouera avec brio l’ambiguïté entre le bon vivant et le manipulateur.
N’hésitez pas à vous inviter pour une des représentations de cette comédie pétillante et décapante.
Spectacle vu le 09-12-2014
Lieu :
Comédie Claude Volter
Une critique signée
Muriel Hublet
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