Ressacs
Une maison de poupée, une mouette, un train de jardin, un chien en faïence, une reproduction miniature des caravelles de Christophe Colomb, un palmier en plastique, un orgue…
Un ramassis hétéroclite ?
Non, simplement quelques-uns des accessoires utilisés par Agnès Limbos et Grégory Houben pour leur spectacle Ressacs.
Le duo nous entraîne, à nouveau, dans leur univers fantasque et déjanté, à la (re)découverte du théâtre d’objets.
Cette forme d’expression se caractérise par cette récolte soigneuse de choses désuètes, parfois considérées comme bonnes à jeter, des petits riens, des jouets déclassés, des bouts de tissus et l’art de les assembler pour les mettre en scène, pour créer à travers eux, une histoire, un récit.
Dans un anglais basique et en français, Ressacs narre la vie d’un couple qui a tout perdu : the beautiful house in a residential area, the colour TV, la voiture, les massifs de roses...
Réfugiés sur un bateau ballotté par les flots (une nappe bleue qui s’agite au gré des manipulations), ils échouent sur une île paradisiaque, pleine de richesses.
Petit à petit, avec l’aide des indigènes, ils vont commencer à produire et s’enrichir…
Dans un mode décalé et burlesque, Agnès Limbos et Grégory Houben critiquent notre société de consommation à outrance et épinglent les conséquences désastreuses de la crise des subprimes qui en a acculé plus d’un à la faillite.
Tendre et bouffon à la fois, Ressacs assume diablement bien son titre.
Les situations se retournent sans cesse et ballottent un peu trop le spectateur.
Si chacun interprète donc un peu différemment le spectacle, tous auront cependant beaucoup de plaisir à plonger dans un Ressacs inventif, rafraîchissant et drôlement cocasse.
Spectacle vu le 13-01-2015
Lieu :
Théâtre National - Grande Salle
Une critique signée
Muriel Hublet
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