Le tramway des enfants
Et après les souvenirs ?
La mort d’un proche, et surtout celle d’un enfant, est un sujet tabou.
Que reste-t-il de nous après celle-ci ?
Le vide, l’absence, le silence, la souffrance, mais surtout les souvenirs…

Philippe Blasband imagine un lieu où errent les petits disparus tant qu’ils vivent dans nos cœurs.
Un tramway, endroit froid et glacial, fait la navette entre ici et là-bas, avec pour conducteur un ange et à son bord quatre passagers.
L’inventivité et la créativité de l’auteur ne s’arrêtent pas là.
Il a choisi pour donner pour corps à ces jeunes âmes ‘en transit’ des sexagénaires et met dans leurs bouches des mots enfantins.
Dernière et superbe idée, leur vocabulaire et leur mémoire s’effritent au fur et à mesure qu’ils disparaissent de l’esprit de ceux qui les ont connus.

Froid et distant, l’ange de Pierre Sartenaer s’oppose au quatuor vibrant composé de Jean-Pierre Baudson, Jean-Claude Derruder, Janine Godinas et Nicole Valberg.
La direction d’acteurs et la mise en scène de Philippe Blasband et Pierre Sartenaer s’axent sur l’humain, sur l’émotion, sur les sentiments de ces enfants perdus, sans repères.
La Princesse Danièle de Nicole Valberg est un petit bijou de sensibilité et de finesse.
Excellent jeu de Janine Godinas en gamine frondeuse et agressive.
Jean-Claude Derruder incarne Serge, un gosse un peu bourru tandis que
Jean-Pierre Baudson séduit avec son questionnement et sa révolte de nouvel arrivant dans Le tramway des enfants.

Une superbe et touchante métaphore traitée de manière pudique, avec tendresse et humour, mais qui laisse aussi filtrer la difficulté de faire le deuil d’un proche.

Spectacle vu le 26-02-2015
Lieu : Théâtre Varia - Grande Salle
Une critique signée Muriel Hublet

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