La grammaire
À l’instar de Molière et de sa troupe de comédiens ambulants (à ses débuts), le Théâtre des Galeries charge chaque année ses décors, projecteurs et une scène transportable dans un camion et part à la rencontre des spectateurs wallons et bruxellois.
Théâtre de proximité, de détente et d’humour, la Tournée des Châteaux, pour cette édition 2015, nous propose La Grammaire d’Eugène Labiche.

À l’heure des SMS et Facebook, souvent l’orthographe de nos chères têtes blondes nous horrifie.
Pourtant, dans cette comédie en un acte, les tribulations de Mr Caboussat (Michel Poncelet) nous montrent qu’ils ne sont pas les seuls à avoir des difficultés (voire carrément une allergie) avec l’accord du participe passé ou les liaisons phonétiquement dangereuses.

À la mise en scène, Bernard Lefranc s’est emparé du texte et y a glissé quelques phrases de Feydeau (On purge Bébé) ou de Michel Fugain, sans oublier les jeux de mots et références plus modernes ou musicales dont il a l’habitude de nous régaler notamment lors de la traditionnelle Revue et des inénarrables sorties de son Marcel Cola.
La Grammaire s’épaissit en durée (1h20 sans entracte) sans que son propos ne s’alourdisse pour autant, mieux elle décuple ainsi l’humour et les éclats de rire.

Ces ajouts et petites modifications permettent de répartir plus équitablement le texte sur tous les interprètes. Ceux que l’on appelle communément les seconds rôles y gagnent en présence et en prestance.  Et vu le résultat, nous ne nous en plaindrons pas !
Autre choix de mise en scène de Bernard Lefranc, forcer le trait de ses personnages, leur insuffler à tous un caractère, une identité propre et ce sans tomber dans le ridicule ou le kitch, mais juste pour accentuer encore un peu le comique des situations.
Si Michel Poncelet campe magistralement François Caboussat, l’Ignace de Benoît Strulus, le vétérinaire Machut de Denis Carpentier, la jeune Blanche d’Éléonore Peltier et le Poitrinas de Bernard Lefranc apportent leur part de drôlerie et de cocasserie à une Grammaire bien plus amusante et plaisante que celle que nos instituteurs s’évertuent de nous enseigner.

Spectacle vu le 26-07-2015
Lieu : Festival Bruxellons
Une critique signée Muriel Hublet

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